Cette méthode innovante dite rapide, qui peut être réalisée sans entrainement, permet d’évaluer des caractéristiques sensorielles avec des consommateurs naïfs.
Vous avez entendu parler du tri libre mais vous vous posez encore des questions concernant cette méthode d’analyse sensorielle qui connait pourtant un réel engouement auprès des sensorialistes ces dernières années ? Voyons ensemble les caractéristiques de cette méthode ainsi que ses avantages et ses domaines d’application !
Le tri libre appelé également épreuve de catégorisation (ou Free Sorting en anglais) fait partie de ces nouvelles méthodes dites rapides, permettant d’évaluer des caractéristiques sensorielles avec des consommateurs naïfs. En effet, cette méthode peut être réalisée sans aucun entrainement. Elle est très intuitive, rapide et pratique, à tel point qu’elle peut même être utilisée avec des enfants.
Basée sur une évaluation globale des produits, le principe du tri libre est de regrouper des produits selon leurs ressemblances. En fonction de l’objectif et des problématiques associées, le tri libre peut-être réalisé sur n’importe quelle modalité sensorielle (visuelle, olfactive, gustative, auditive et tactile).
Classiquement, on demande aux consommateurs de faire des groupes de produits qui se ressemblent. Le nombre de groupes et le nombre de produits par groupe sont complètement libres. On demande souvent simplement de ne pas faire un seul groupe de produits ou bien autant de groupes que de produits. Les consommateurs peuvent évaluer les échantillons à plusieurs reprises afin d’effectuer les changements de groupes qu’ils jugent nécessaires.
Après avoir regroupé les produits, les consommateurs sont souvent invités à décrire les principales caractéristiques de chacun des groupes. L’ensemble des verbatims permet ainsi une meilleure interprétation des résultats. On utilise souvent les listes CATA (Check All That Apply) pour simplifier la description des groupes. Il existe également des variantes du tri qui demandent aux consommateurs de « regrouper les groupes » ou bien au contraire de les diviser, et ce de manière itérative. L’objectif de ces variantes est d’obtenir une hiérarchisation des similarités entre produits, mais peuvent toutefois compliquer la tâche des consommateurs.
La littérature documente bien l’analyse statistiques des données de tri libre. Retenons simplement aujourd’hui que les méthodes employées peuvent être diverses et qu’elles sont généralement regroupées en deux grandes familles : des méthodes factorielles (MDS, INDSCAL, ACM, CCSort…) et des méthodes de classification (incluant les arbres additifs et la classification hiérarchique).
Le principe de l’analyse reste pourtant toujours le même : 2 produits qui ont souvent été regroupés sont certainement plus proches d’un point de vue sensoriel que 2 produits qui ont souvent été séparés. Pour plus de précisions sur l’ensemble de ces différentes méthodes statistiques, nous vous invitons à vous référer à l’excellente revue bibliographique de Faye et al. (2011)[1].